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BLOG emilie arfeuil photographe
18 septembre 2011

RELIQUES: Denise

Depuis le mois d'Août, je travaille sur une nouvelle série intitulée "Reliques". J'ai réalisé un portrait par jour d'un résident en maison de retraite en lui demandant de me parler de l'objet qui lui tient le plus à coeur, dans différentes maisons entre Marseille, Montpellier et Clermont-Ferrand.

Ce projet a pour but de mettre en valeur la part indestructible de mémoire et d’intimité de l’être humain qu'il conserve jusqu‘en fin de vie dans des conditions plus ou moins hostiles. Malgré la dépendance physique, la vieillesse et le détachement matériel qui accompagne ceux qui vivent en maison de retraite, la mémoire résiste à travers peu de choses, un simple objet qui rappelle des souvenirs et auquel on se raccroche.

J'ai pris le temps d'un vraie rencontre et d'un partage avec des personnes incroyables et si différentes. Voici un extrait de cette nouvelle série.

 

DENISE
Née en 1921 à Egletons en Corrèze.
En résidence de retraités à Montpellier en 1990 à la suite de la maladie de Parkinson de son mari. Elle est propriétaire de son appartement jusqu’à sa mort et profite des avantages médicaux et sociaux de la maison depuis qu'il est devenu une maison de retraite médicalisée EPHAD. Elle vient d’être opérée à cœur ouvert il y a quelques mois. 

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Son appartement est envahi de bibelots, de poupées, de peluches et de photos de famille. Un bric-à-brac de couleurs et d’objets insolites à l'image de sa propriétaire. « Là c’est mon mari, c’était un bel homme. J’aurais pas pu aimer un autre homme tellement il a de belles jambes! Il était champion de France du 400m. J'aime les hommes avec des jolies jambes. » Quand je lui parle de rencontrer un homme aujourd’hui, pourquoi pas dans la résidence, elle me répond: « Ah dis donc si c’est pour le nourrir! Il faudrait qu’il ai beaucoup de sous, qu’il m’emmène au restaurant tous les jours, et pas à celui-là! Je serais exigeante! Et en plus qu’il soit bien fait. Et ça c’est difficile. Je ne voudrais pas d’un homme qui ait du ventre. »
    Les objets les plus importants pour elle sont les photos de son fils qu’elle a perdu à l’âge de 14 ans d’une leucémie. « Regardez les belles jambes qu’il avait, on aurait jamais dit un gosse qui allait être malade. »
Malgré le fait qu‘elle soit propriétaire d’un appartement à l’allure classique, Denise a du mal à vivre la proximité avec des personnes malades ou handicapées. « On est pas mal ici mais c’est pas comme on est chez soi quand même. Mais je ne resterais pas dans une maison isolée, j’aurais peur. »

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